Perdre du poids implique aussi de reprendre confiance en soi
Vous pouvez manger à volonté tous les aliments de cette liste ! » Jamais je ne pourrai oublier cette phrase magique qu’un médecin avait prononcée dans le cadre d’un régime minceur. Après ma grossesse, j’avais repris 37 kg. Et je me sentais très mal dans ma peau. « Manger à volonté ! Voilà qui constituait pour moi le vrai salut ! » À moitié incrédule, j’avais suivi ses conseils et au bout d’une semaine, j’avais déjà perdu 7 kg ! Un vrai miracle ! Si seulement j’avais pu avoir cette solution dès mon enfance ! Mon poids m’avait tant fait souffrir. À douze ans, je mesurais 1,60 m et je présentais un surpoids de 10 à 15 kg. Sur les conseils d’un médecin, mon père m’avait envoyé huit semaines dans une colonie de vacances pour enfants obèses aux États-Unis. À mon arrivée, la première chose que j’avais vue était une fille assise. Je n’arrivais pas à la quitter du regard. Car pour la première fois de ma vie, je découvrais que je n’étais pas la seule à souffrir d’obésité et, surtout, je comprenais à ce moment précis qu’à côté d’elle, je paraissais maigre ! Avec ce programme, je mangeais des bâtons de céleri trempés dans du faux ketchup. Du matin au soir, j’avais faim ! Le personnel nous sifflait pour nous appeler et il nous faisait pratiquer du sport intensif, dangereux pour des personnes en surpoids. Affamée et à bout, je me suis enfuie du camp, en me promettant une chose : si un jour je parvenais à perdre mes kilos en trop, alors je me battrais pour améliorer le sort des enfants obèses. Cette ambition ne m’a jamais quittée, j’avais déjà tant souffert de mon poids.
L’année de mes 19 ans, impossible d’oublier les mots de ce énième spécialiste, que nous avions consulté avec mes parents, lorsqu’il avait affirmé catégoriquement face à moi : « Sophie, tu vas mourir ! » Je pesais alors 130 kg. Dans ses yeux, mon obésité n’était plus considérée comme un inconfort, mais comme une maladie mortelle. De tous les spécialistes que j’avais jusqu’alors consultés, il était le seul à avoir compris à l’époque, l’ampleur des dégâts qui m’attendait si je ne changeais rien. J’étais vraiment sous le choc ! La seule solution efficace, selon lui, consistait en la pose de l’anneau gastrique. À l’époque, en 1983, cette opération n’existait pas encore en France et pour en bénéficier, il fallait se rendre aux États-Unis, dans l’Iowa. Apeuré, mon père avait téléphoné à un ami médecin à New York qui lui avait spécifié que cette opération s’avérait une véritable boucherie réservée aux cow-boys obèses. Mon père refusait de céder à ma demande d’opération. Convaincue que mon salut ne viendrait que grâce à cette chirurgie, j’ai insisté et insisté. Au bout d’un an, il a obtempéré. C’est ainsi que je suis devenue la première française obèse à bénéficier d’une gastroplastie verticale calibrée : une barbarie sans nom, que je ne recommande à personne et qui, plus de trente ans après, continue à me handicaper au quotidien. Si j’ai, par exemple, le malheur de manger trop, je suis obligée de rendre mon repas. À la suite de l’opération, j’avais certes perdu 80 kg en 18 mois. Mais, je ne me reconnaissais plus. Ma peau était complètement distendue, et ce corps douloureux, ce n’était plus moi.
Il m’a alors fallu de longues années de reconstruction, car perdre du poids pour une personne obèse, ne se réduit pas à une simple question de kilos en moins, c’est surtout le début d’une nouvelle vie qui implique entre autres, de reprendre confiance en soi. En outre, toute mon enfance avait été marquée par des insultes, notamment de la part de mon père, qui régulièrement me disait que j’étais une paresseuse, une moins que rien qui ne réussirait jamais dans la vie. Mais il se trompait. Avec ce nouveau régime à volonté, qui m’avait fait reperdre 37 kg en l’espace de 3 mois, j’avais la clé pour tenir la promesse que je m’étais faite enfant : aider les obèses à maigrir. Ne me manquait plus que l’assentiment de ce spécialiste, accord qu’il m’a donné immédiatement en percevant le désir que j’avais d’œuvrer pour le bien de ce public en souffrance. J’ai testé mon coaching Smart and Light* sur une première personne, Jana. En l’espace de six mois, Jana a perdu 60 kg. En 2004, j’ai commencé à développer mon programme de minceur.
Grâce à mes conseils personnalisés que je vends en ligne ou en suivi individuel depuis lors, ce sont en tout plus de 3 000 personnes obèses qui ont réussi à perdre du poids grâce à mes soins, et cela de façon naturelle, sans aucune intervention chirurgicale ni dégâts postopératoires. Les personnes que j’ai suivies me témoignent souvent tellement de reconnaissance qu’aujourd’hui, j’ai développé une fierté à faire ce que je fais. Au fil du temps, même mon père a fini par reconnaître mes compétences et me féliciter pour mes résultats. Je m’adresse aux personnes obèses de tout âge et de toute nationalité… Mais quand j’arrive à aider les enfants en surpoids, je me sens toujours particulièrement émue. Impossible par exemple d’oublier Mathieu, ce garçon de 9 ans, que ses parents traitaient fort mal. À cause de son surpoids, ils l’avaient interné dans un pensionnat pour le cacher. Il était venu me consulter à l’aide d’une amie de ses parents qui me connaissait. Je l’avais alors coaché en cachette pour qu’il perde ses kilos superflus. Malgré la difficulté de suivre un régime en pensionnat, l’enfant s’était accroché et il avait réussi à rééquilibrer son poids. Et bien sûr, cela avait tout changé dans sa vie. À ses yeux, j’étais devenue « sa sauveuse » disait-il. Sa remarque m’a vraiment émue aux larmes, c’était tellement valorisant pour moi ! Sophie
L’avis de l’expert
Sophie Reverdi, notre témoin et coach spécialisée dans l’obésité
La chirurgie n’est pas forcément la solution !
L’obésité est un fléau planétaire. En 2016, on comptait 1,9 milliard de personnes en surpoids dans le monde et 650 millions sont obèses. Chaque année, 2,8 millions de personnes meurent des conséquences de leur surpoids ou de leur obésité, soit 7 600 personnes par jour. Ce fléau ne touche plus seulement les pays occidentaux, mais également les pays à faibles revenus. À l’heure actuelle, l’obésité tue davantage que la famine (2,8 contre 1 million). Et les chiffres de l’obésité ont triplé en l’espace de 40 ans. Quand on souffre d’obésité morbide, la chirurgie bariatrique est souvent vendue comme la panacée. Mais il faut savoir qu’elle ne porte réellement ses fruits que dans 5 % des cas et que d’autres solutions, plus naturelles existent également.
* Rens. sur smartandlight.com.
Muriel Rivault